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Ridicule et lamentable petite comptine d'un adolescent pas fini

Publié le 8 Juin 2016 par Rédacteur insomniaque

Je promène l'abandon d'une transcendance quand ma solitude suinte le souvenir d'une tendresse oubliée. Il ne s'agit plus d'un orgueil effacé, je ne me rappelle de rien; du vague à l'âme en sursis. On pourrait croire que quelque chose vient, apercevoir le relief des péripéties prochaines mais la ferveur s'est éteinte.

S'il suffisait de balbutier quelques plaintes, d'ébaucher la noirceur d'une pitié fatale, s'il suffisait d'appeler à l'aide autrefois pour satisfaire un gouffre affectif il semblerait qu'une telle inertie aujourd'hui me dégoutte. Déchiré le trompe l'oeil d'une paresse désinvolte et attachante, anéanties les aurores joyeusement monochromes des déceptions esquissées, je transpire l'amertume, je vomis l'aigreur, repoussant et laid comme un cafard sur une plaie.

S'il suffisait de donner l'illusion éphémère de pulsions libertaires pour rendre crédible une solitude mal assumée, il ne demeure de cette imposture d'indépendance qu'un isolement absolu et systématique pour assumer des échecs imaginés et des abdications indues.

Et je continue à chanter le désespoir comme un hymne antipathique pour entretenir ma paresse émotionnelle, une misanthropie destituée et fort peu crédible, puérile dans ses origines et égoïste ensuite. Le fait est que je n'ai plus aucune idée de ce que j'aime, plus aucune idée de ce que je suis et que personne ne viendra me chercher.

Ce mépris de l'actuel, un soupire intérieur continuel qui me donne envie de néant, qui soustrait tous mes désirs à la jalousie et à la colère, qui fait de mon quotidien une agonie mentale; un dépit sans fond qui se nourrit de tout dynamisme positif et qui me maintient dans un trip pathétique et dramatique, lucide et serein.

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