Dans la froideur du quotidien, effleuré par le désir de briser la concentration figeante du chaos, une envie irrépressible de m'exprimer. Rugir, croire, vibrer. Une certaine anxiété à l'idée de croiser les regards, à l'idée d'être fort. Le paresseux, confortable, paisible, à l'abri du bruit dehors, qui perd ses dents et son temps; le peureux, qui réclame un service au destin et le timide, oublié dans un contexte.
Tous ceux là doivent sortir. Tous ceux là doivent se rendre à l'évidence. Accepter leurs responsabilités, affronter la souffrance et la douleur. L'effroi et l'ennui, les peines. Le filtre sombre de la mélancolie et la tiédeur des larmes bleues de nuits interminables. La solitude.
L'ennui, surtout.
Je ne vois que les choses qui me séparent de la passion. Comme si avec le temps, on distinguait mieux. J'ai l'impression de grandir surtout par mes blocages. Eux grandissent. S'il fallait s'en séparer que resterait-il ? L'identité se dissout dans les maux. L'étranger qui traverse ou son reflet traversé.
Fidèle et investi, l'inquisiteur dévoué bafouille quelques banalités introverties. La puissance est retenue et l'impact est limité.
Le 6 Novembre, le monde s'en fout.